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François Estivals, bénévole, responsable de la formation à l’ASP Toulouse: 

“Le temps de formation est un temps de cheminement”.


François, pourquoi se forme-t-on lorsqu’on s’engage comme bénévole d’accompagnement en soins palliatifs ?

La formation est essentielle, d’abord car la loi l’exige et car nos bénévoles seront en contact avec des personnes fragilisées par la maladie, la fin de vie et le deuil. Cela nécessite donc d’y être préparé.

Le temps de formation est un temps de cheminement, de réflexion, d’élaboration. Ecouter, cela semble naturel, mais cela nécessite d’apprendre, d’apprendre des choses sur soi, de découvrir certaines notions.

C’est pourquoi la formation initiale aborde des éléments essentiels : les fondements et les valeurs de la médecine palliative, la relation d’aide, l’écoute et ses techniques de base, la posture du bénévole, l’éthique, la connaissance des publics et de leurs situations et problématiques. C’est une préparation à l’accompagnement et les formateurs -qu’ils soient bénévoles ou professionnels- apportent des connaissances, incitent à se poser des questions et permettent cet échange fructueux, cet éveil nécessaire sur soi et sur son environnement. Un module, par des mises en situation par des jeux de rôles permet à chacun de se confronter à sa propre réalité et de découvrir ses qualités singulières dans une situation d’accompagnement.

Quelle importance est donnée au collectif lors des formations ?

L’idée c’est que les bénévoles s’expérimentent dans la rencontre et dans le groupe « promo » qui leur permettent de se confronter à la place à prendre et de repérer l’importance de laisser la place à l’autre, dans l’écoute et dans le partage. 

Les formations initiales sont aussi des rencontres au sein d’un groupe de futurs bénévoles. On cultive cette idée de promotion, d’un groupe qui se constitue chaque année. Souvent des liens restent à l’issue de ces premières rencontres. 

On cultive aussi l’idée que chacun accompagne certes seul mais n’est jamais seul : il y a la charte qui nous rassemble, l’association qui nous accueille, nous forme et nous accompagne, la promotion, et l’équipe bénévole que l’on intègre ainsi que les groupes de paroles.

Que retirez-vous de votre expérience de responsable de la formation à l’ASP Toulouse ?

Depuis 6 ans, je suis présent à toutes les sessions pour accueillir, souhaiter la bienvenue, avoir les retours des uns et des autres. Et c’est tellement chouette de voir l’évolution de ces bénévoles ! De les voir transformer leur vision idéalisée de l’accompagnement en une réalité. On a des retours très encourageants : les bénévoles disent souvent avoir pu mieux exprimer et approfondir leur démarche et leurs motivations. Le cadre de confidentialité et de bienveillance permet de belles avancées. J’apprécie aussi les échanges avec les intervenants dans un esprit de co-construction.

Je retiens aussi qu’il y a un effet durable. Lors des échanges avec leur équipe ou des groupes de parole, beaucoup de bénévoles font référence à leur formation initiale ; on sent aussi qu’ils se sont approprié l’idée que de se former, se questionner et travailler leur posture serait un enjeu tout au long de leur engagement !

Merci aux bénévoles, aux intervenants, à nos merveilleux collectifs -Être-là ou la SFAP- qui nous permettent d’œuvrer ainsi pour développer la grande cause des soins palliatifs. 

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